Au XIXe siècle, dans les années Trente, des patriotes du « Risorgimento », dont Giovita Scalvini (1791-1843), abandonnèrent l'Italie, alors sous domination autrichienne. Beaucoup d'entre eux trouvèrent refuge en France et en Belgique, où ils purent jouir du généreux accueil du comte Giuseppe (1797-1873) et de Costanza (1800-1871) Arconati. Exilés eux aussi, ils demeuraient dans leur propriété, le château de Gaesbeck, près de Bruxelles. Leur vive intelligence, leur curiosité intellectuelle et leur fortune leur permirent de donner asile à un groupe homogène d'intellectuels italiens exilés pour des raisons politiques ; ils contribuèrent aussi à cimenter les appartenances à une identité nationale, tout en favorisant de nouvelles expériences européennes. Les Arconati accueillaient aussi des intellectuels d’autres nations, les historiens Victor Cousin (1792-1867), Claude Fauriel (1772-1844) ; ils voyageaient dans d'autres pays et rapportaient ainsi chez eux de nouvelles idées. Ce qui manquait aux exilés italiens épars dans toute l'Europe, c'était un journal qui recueillît leurs voix, leurs désirs de lutte contre les oppresseurs de leur patrie. Le projet prit corps à la fin des années Vingt dans ce château de Gaesbeck, « cerveau » de toute l'émigration. La récolte de fonds partit immédiatement grâce à la collaboration des Arconati eux-mêmes, des intellectuels Camillo (1784-1855) et Filippo (1794-1877) Ugoni, de Giovanni Berchet (1783-1848), de l’économiste Pellegrino Rossi (1787-1848) qui achetèrent et distribuèrent leurs actions. Cette entreprise réussit : on donna au journal dirigé par Rossi le nom de « Rivista Italiana », le destinant surtout aux intellectuels italiens libéraux démocratiques. Le premier numéro serait sorti en janvier 1830 avec un article du directeur Rossi et un autre de Scalvini sur Les fiancés d’Alessandro Manzoni (1785-1873). Une petite flamme venait de s’allumer dans cet exil et allait réchauffer le cœur d'un autre grand exilé, Giuseppe Mazzini (1805-1872), l’inspirant pour la « Giovane Italia » flambeau de l’italianité en Italie et hors de ses frontières.Le poster comprendra les images du château de Gaesbeck, de certains personnages qui le fréquentèrent et illustrera leurs relations basées sur le principe identitaire particulier à ce contexte socio-politique et culturel.

Le Château de Gaesbeck : laboratoire culturel identitaire pour de nombreux exilés du «Risorgimento» italien au XIXème siècle

CANDIANI, Marina
2015-01-01

Abstract

Au XIXe siècle, dans les années Trente, des patriotes du « Risorgimento », dont Giovita Scalvini (1791-1843), abandonnèrent l'Italie, alors sous domination autrichienne. Beaucoup d'entre eux trouvèrent refuge en France et en Belgique, où ils purent jouir du généreux accueil du comte Giuseppe (1797-1873) et de Costanza (1800-1871) Arconati. Exilés eux aussi, ils demeuraient dans leur propriété, le château de Gaesbeck, près de Bruxelles. Leur vive intelligence, leur curiosité intellectuelle et leur fortune leur permirent de donner asile à un groupe homogène d'intellectuels italiens exilés pour des raisons politiques ; ils contribuèrent aussi à cimenter les appartenances à une identité nationale, tout en favorisant de nouvelles expériences européennes. Les Arconati accueillaient aussi des intellectuels d’autres nations, les historiens Victor Cousin (1792-1867), Claude Fauriel (1772-1844) ; ils voyageaient dans d'autres pays et rapportaient ainsi chez eux de nouvelles idées. Ce qui manquait aux exilés italiens épars dans toute l'Europe, c'était un journal qui recueillît leurs voix, leurs désirs de lutte contre les oppresseurs de leur patrie. Le projet prit corps à la fin des années Vingt dans ce château de Gaesbeck, « cerveau » de toute l'émigration. La récolte de fonds partit immédiatement grâce à la collaboration des Arconati eux-mêmes, des intellectuels Camillo (1784-1855) et Filippo (1794-1877) Ugoni, de Giovanni Berchet (1783-1848), de l’économiste Pellegrino Rossi (1787-1848) qui achetèrent et distribuèrent leurs actions. Cette entreprise réussit : on donna au journal dirigé par Rossi le nom de « Rivista Italiana », le destinant surtout aux intellectuels italiens libéraux démocratiques. Le premier numéro serait sorti en janvier 1830 avec un article du directeur Rossi et un autre de Scalvini sur Les fiancés d’Alessandro Manzoni (1785-1873). Une petite flamme venait de s’allumer dans cet exil et allait réchauffer le cœur d'un autre grand exilé, Giuseppe Mazzini (1805-1872), l’inspirant pour la « Giovane Italia » flambeau de l’italianité en Italie et hors de ses frontières.Le poster comprendra les images du château de Gaesbeck, de certains personnages qui le fréquentèrent et illustrera leurs relations basées sur le principe identitaire particulier à ce contexte socio-politique et culturel.
2015
Giovita Scalvini, esilio, Parigi, Gaesbeck, Risorgimento
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