La tentative d’évoquer une véritable illusion référentielle qui puisse faire percevoir l’objet comme présent dans la représentation parait, dans les poèmes de Guillevic – pourtant poète «des choses» et de la réalité matérielle –, assez rare, en raison d’une extrême précaution dans le recours aux formules descriptives, aux déictiques, à la références à des instants présentés comme réellement vécus dans un « maintenant » autobiographique. Pour Guillevic il est moins question de cette pomme, que de la pomme ; moins d’un matin, que du matin. Le sens des mots « présent » et « présence » change par conséquence, car il ne s’agit plus – dans ces cas-là – d’un présent défini dans l’espace et dans le temps, mais plutôt d’un désir de présence au monde et à soi qui renvoie à un présent intemporel, à un «maintenant» de l’esprit. L'article étudie cette dialectique entre une vraie reproduction de l’instant présent (qui relèverait de la description, au sens large du terme) et, par contre, un désir plus abstrait de «présence», dans le quel l’adverbe maintenant perd tout renvoi déictique pour se réduire à son pur signifié de présence, comme souhait, aspiration, et recherche d’un état d’esprit.
De l’instant présent à l’éloge de la présence : rôle de la description et illusion référentielle dans l’œuvre de Guillevic
ARENA, SARA
2011-01-01
Abstract
La tentative d’évoquer une véritable illusion référentielle qui puisse faire percevoir l’objet comme présent dans la représentation parait, dans les poèmes de Guillevic – pourtant poète «des choses» et de la réalité matérielle –, assez rare, en raison d’une extrême précaution dans le recours aux formules descriptives, aux déictiques, à la références à des instants présentés comme réellement vécus dans un « maintenant » autobiographique. Pour Guillevic il est moins question de cette pomme, que de la pomme ; moins d’un matin, que du matin. Le sens des mots « présent » et « présence » change par conséquence, car il ne s’agit plus – dans ces cas-là – d’un présent défini dans l’espace et dans le temps, mais plutôt d’un désir de présence au monde et à soi qui renvoie à un présent intemporel, à un «maintenant» de l’esprit. L'article étudie cette dialectique entre une vraie reproduction de l’instant présent (qui relèverait de la description, au sens large du terme) et, par contre, un désir plus abstrait de «présence», dans le quel l’adverbe maintenant perd tout renvoi déictique pour se réduire à son pur signifié de présence, comme souhait, aspiration, et recherche d’un état d’esprit.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.