En raison des changements radicaux de nature structurelle qui se sont vérifiés récemment, les enseignants ont dû réorganiser leur rôle, ce qui a entraîné d’importantes conséquences d’ordre émotionnel, affectif et opérationnel (Ben-Ari, Krole et Har-Even, 2003; Pandey et Tripathi, 2001). Aujourd’hui, plus que dans le passé, la société adresse à l’enseignant des demandes toujours plus nombreuses et complexes. En Italie, après des décennies d’immobilisme, les réformes du système scolaire se sont succédé à des rythmes soutenus, presque à chaque nouveau gouvernement. Les changements qui ont eu lieu dans la société ont modifié également la population scolaire qui est devenue plus hétérogène et plus complexe avec l’arrivée d’immigrés d’origines diverses. Tout ceci exige de la part des enseignants une constante adaptation des contenus et des méthodologies. L’émancipation de la femme, l’augmentation des divorces, la désagrégation de la famille comme on l’entend traditionnellement en faveur des familles dites élargies, tels sont par ailleurs les facteurs qui ont souvent obligé les enseignants à suppléer à de nombreux manques, à recouvrir des rôles toujours plus difficiles, sans véritable rapport avec le travail en lui-même, mais souvent proches du rôle du psychologue ou de l’assistant social. Au-delà des obligations d’ordre didactique qu’ils doivent remplir, les enseignants se trouvent projetés dans un réseau de relations qui vise beaucoup à des modèles de fonctionnement démocratique caractérisés par un bon climat interne (Blandino et Granieri, 2002), basé sur l’aptitude à collaborer de tous les membres qui composent la communauté scolaire (chefs d’établissements, enseignants, élèves, personnel non enseignant) et extrascolaire (parents d’élèves, spécialistes, organismes externes avec lesquels l’enseignant doit entrer en relation). La collaboration et la confrontation avec les collègues acquièrent par conséquent une importance particulière; mais ceci n’est pas toujours accueilli pleinement et avec enthousiasme de la part de ces enseignants qui sont habitués à gérer leur rôle d’une manière très individualiste. L’école a longtemps gardé le même type d’organisation systémique et a trop longtemps évité une innovation structurelle qui était nécessaire: elle paie peut- être actuellement les conséquences de cette situation. Les grands changements qui intéressent notre système scolaire dans son ensemble engendrent sans aucun doute instabilité, rupture d’équilibres, discontinuité et malaise ; certains sont le produit de notre époque, d’autres sont imposés. Aussi est- il intéressant d’essayer de comprendre comment ils sont vécus par les enseignants. Ajoutons à cela que l’école et l’image de l’enseignant, qui dans le passé jouissaient d’une grande faveur, ont perdu à présent leur crédibilité et leur prestige, ce qui rend plus lourd pour les enseignants l’accomplissement de leurs tâches. La recherche entend analyser les sources de stress relatives à chaque niveau d’enseignement dans le but de mettre en relief les sources particulières par tranches d’âge et par années d’ancienneté. Nous avons établi un questionnaire pour l’enseignement primaire et un pour le secondaire (1er et 2e cycles). La recherche a été menée dans le Nord de l’Italie (Vénétie). Sur la totalité des questionnaires qui avaient été administrés par voie postale, 944 ont été récoltés dans le primaire, 359 dans le secondaire 1er cycle, 497 dans le secondaire 2e cycle. Les résultats confirment combien les innovations législatives ont d’influence notamment sur le niveau de stress des enseignants du primaire, que l’on se réfère à l’âge ou aux années d’enseignement.

Enseigner aujourd'hui. Les nouvelles sources de mal-etre et de malaise dans les différents niveaux d'enseignement.

RAPPAGLIOSI, Cristina Maria;CARAMIA, Giovanna
2008-01-01

Abstract

En raison des changements radicaux de nature structurelle qui se sont vérifiés récemment, les enseignants ont dû réorganiser leur rôle, ce qui a entraîné d’importantes conséquences d’ordre émotionnel, affectif et opérationnel (Ben-Ari, Krole et Har-Even, 2003; Pandey et Tripathi, 2001). Aujourd’hui, plus que dans le passé, la société adresse à l’enseignant des demandes toujours plus nombreuses et complexes. En Italie, après des décennies d’immobilisme, les réformes du système scolaire se sont succédé à des rythmes soutenus, presque à chaque nouveau gouvernement. Les changements qui ont eu lieu dans la société ont modifié également la population scolaire qui est devenue plus hétérogène et plus complexe avec l’arrivée d’immigrés d’origines diverses. Tout ceci exige de la part des enseignants une constante adaptation des contenus et des méthodologies. L’émancipation de la femme, l’augmentation des divorces, la désagrégation de la famille comme on l’entend traditionnellement en faveur des familles dites élargies, tels sont par ailleurs les facteurs qui ont souvent obligé les enseignants à suppléer à de nombreux manques, à recouvrir des rôles toujours plus difficiles, sans véritable rapport avec le travail en lui-même, mais souvent proches du rôle du psychologue ou de l’assistant social. Au-delà des obligations d’ordre didactique qu’ils doivent remplir, les enseignants se trouvent projetés dans un réseau de relations qui vise beaucoup à des modèles de fonctionnement démocratique caractérisés par un bon climat interne (Blandino et Granieri, 2002), basé sur l’aptitude à collaborer de tous les membres qui composent la communauté scolaire (chefs d’établissements, enseignants, élèves, personnel non enseignant) et extrascolaire (parents d’élèves, spécialistes, organismes externes avec lesquels l’enseignant doit entrer en relation). La collaboration et la confrontation avec les collègues acquièrent par conséquent une importance particulière; mais ceci n’est pas toujours accueilli pleinement et avec enthousiasme de la part de ces enseignants qui sont habitués à gérer leur rôle d’une manière très individualiste. L’école a longtemps gardé le même type d’organisation systémique et a trop longtemps évité une innovation structurelle qui était nécessaire: elle paie peut- être actuellement les conséquences de cette situation. Les grands changements qui intéressent notre système scolaire dans son ensemble engendrent sans aucun doute instabilité, rupture d’équilibres, discontinuité et malaise ; certains sont le produit de notre époque, d’autres sont imposés. Aussi est- il intéressant d’essayer de comprendre comment ils sont vécus par les enseignants. Ajoutons à cela que l’école et l’image de l’enseignant, qui dans le passé jouissaient d’une grande faveur, ont perdu à présent leur crédibilité et leur prestige, ce qui rend plus lourd pour les enseignants l’accomplissement de leurs tâches. La recherche entend analyser les sources de stress relatives à chaque niveau d’enseignement dans le but de mettre en relief les sources particulières par tranches d’âge et par années d’ancienneté. Nous avons établi un questionnaire pour l’enseignement primaire et un pour le secondaire (1er et 2e cycles). La recherche a été menée dans le Nord de l’Italie (Vénétie). Sur la totalité des questionnaires qui avaient été administrés par voie postale, 944 ont été récoltés dans le primaire, 359 dans le secondaire 1er cycle, 497 dans le secondaire 2e cycle. Les résultats confirment combien les innovations législatives ont d’influence notamment sur le niveau de stress des enseignants du primaire, que l’on se réfère à l’âge ou aux années d’enseignement.
2008
9782760515307
stress; insegnanti; gradi scolastici
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