Dans cette contribution nous nous penchons sur la polysémie dans le cadre de l’enseignement/apprentissage du français langue étrangère, en ce qui concerne particulièrement les unités terminologiques. Notre objectif est de réfléchir sur une question qui reste, à notre connaissance, peu étudiée, à savoir la manière dont la polysémie des termes peut être envisagée en relation avec les niveaux d’apprentissage du FLE. Ce travail s’articule autour de trois parties principales. Dans la première nous précisons le contexte de notre recherche, c’est-à-dire le projet DIACOM-fr, auquel nous collaborons à l’intérieur du Projet d’Envergure Les humanités numériques appliquées aux langues et littératures étrangères (2018-2022) du Département de Langues et Littératures Étrangères de l’Université de Vérone. Nous décrivons, plus précisément, la constitution d’un corpus diachronique du français commercial, de même que l’élaboration d’une base de données terminologiques sous forme de réseau, qui est susceptible d’être exploitée non seulement à des fins linguistico-terminologiques, mais aussi didactiques. Dans la deuxième partie, nous présentons la question de la polysémie en terminologie pour essayer de proposer des principes qualitatifs permettant de rattacher une acception (ou sens) à un niveau d’apprentissage ; cet aspect figure déjà dans notre fiche terminologique et a déjà reçu un traitement satisfaisant, au niveau qualitatif, pour les termes complexes (voir Frassi 2022 ; Frassi, Bonadonna 2022). Les mêmes principes ne s’appliquent néanmoins pas aux termes simples qui nécessitent, pour la polysémie, une réflexion à part. À l’issue de ces considérations, nous avons élaboré un test sur la polysémie, qui fait l’objet de la troisième partie de ce travail. D’abord, nous décrivons les objectifs et la structure du test, qui a été soumis à un échantillon de 51 étudiants de langue française inscrits en Licence et en Master à l’Université de Vérone. Une unité lexicale de la langue générale (tête), un terme simple à cheval entre la langue générale et la langue de spécialité (travail) et un terme simple du domaine commercial (transaction) ont été proposés, tous accompagnés d’un certain nombre de contextes. Le test prévoyait une progression sur trois types d’exercices pour mesurer, sous des perspectives différentes, la manière dont les apprenant identifient et ordonnancent les acceptions dans le cadre de la polysémie. Les principaux résultats quantitatifs du test sont présentés et discutés, avec des réflexions d’ordre qualitatif ainsi qu’une ouverture sur des pistes de travail à venir.
Termes, polysémie et niveaux d'apprentissage en FLE
Frassi, Paolo
;Bonadonna, Maria Francesca
2023-01-01
Abstract
Dans cette contribution nous nous penchons sur la polysémie dans le cadre de l’enseignement/apprentissage du français langue étrangère, en ce qui concerne particulièrement les unités terminologiques. Notre objectif est de réfléchir sur une question qui reste, à notre connaissance, peu étudiée, à savoir la manière dont la polysémie des termes peut être envisagée en relation avec les niveaux d’apprentissage du FLE. Ce travail s’articule autour de trois parties principales. Dans la première nous précisons le contexte de notre recherche, c’est-à-dire le projet DIACOM-fr, auquel nous collaborons à l’intérieur du Projet d’Envergure Les humanités numériques appliquées aux langues et littératures étrangères (2018-2022) du Département de Langues et Littératures Étrangères de l’Université de Vérone. Nous décrivons, plus précisément, la constitution d’un corpus diachronique du français commercial, de même que l’élaboration d’une base de données terminologiques sous forme de réseau, qui est susceptible d’être exploitée non seulement à des fins linguistico-terminologiques, mais aussi didactiques. Dans la deuxième partie, nous présentons la question de la polysémie en terminologie pour essayer de proposer des principes qualitatifs permettant de rattacher une acception (ou sens) à un niveau d’apprentissage ; cet aspect figure déjà dans notre fiche terminologique et a déjà reçu un traitement satisfaisant, au niveau qualitatif, pour les termes complexes (voir Frassi 2022 ; Frassi, Bonadonna 2022). Les mêmes principes ne s’appliquent néanmoins pas aux termes simples qui nécessitent, pour la polysémie, une réflexion à part. À l’issue de ces considérations, nous avons élaboré un test sur la polysémie, qui fait l’objet de la troisième partie de ce travail. D’abord, nous décrivons les objectifs et la structure du test, qui a été soumis à un échantillon de 51 étudiants de langue française inscrits en Licence et en Master à l’Université de Vérone. Une unité lexicale de la langue générale (tête), un terme simple à cheval entre la langue générale et la langue de spécialité (travail) et un terme simple du domaine commercial (transaction) ont été proposés, tous accompagnés d’un certain nombre de contextes. Le test prévoyait une progression sur trois types d’exercices pour mesurer, sous des perspectives différentes, la manière dont les apprenant identifient et ordonnancent les acceptions dans le cadre de la polysémie. Les principaux résultats quantitatifs du test sont présentés et discutés, avec des réflexions d’ordre qualitatif ainsi qu’une ouverture sur des pistes de travail à venir.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.